Elle chevauchait sur Corbaëlle, sa dragonne, lorsque le souffle d'une tempête de neige les rattrapa. Dans le noir absolu de la nuit, elles n'avaient rien vu venir. Elle lui demanda si cette tempête allait les retarder dans leur voyage, Corbaëlle lui répondit que surement de quelques heures. Tout a coup, un nouveau souffle encore plus fort que l'antérieur déséquilibra Corbaëlle. Elle perdit le sens du dessus-dessous, ne sachant plus ou se trouvait le sol et ou se trouvait le ciel. Corbaëlle sentit que sa passagère lâchait son dos et glissait tout au long de son côté jusqu’à tomber dans le vide. Elle décida alors de se laisser tomber aussi pour pouvoir au moins tomber a ses côtés et la surveiller jusqu’à son réveil. Elle croyait qu'elle s'était endormie, après tout, cela devait faire 2 jours qu'elles voyageaient sans pause, et avec le froid anormal qu'il faisait depuis qu'elles étaient entrés a Indera, elle devait être épuisée. Elle n'eut pas le temps de réagir lorsqu'elle vit le sol, qu'elle y était déjà. Comme elle l'espérait, elle était à ses côtés, dans la neige. Elle l’appela: "...", pas de réponse. Avec son museau, elle la mit en position fœtale, elle conserverait mieux sa chaleur. Puis elle se coucha en s'enroulant autour d'elle pour lui donner toute la chaleur qu'elle puisse. Il venait de leur arriver exactement ce que Corbaëlle craignait qu'il leur arrive, elles se sont perdues dans la tempête. Corbaëlle lui avait dit de s’arrêter, et la réponse de sa passagère, avait été qu'elle ne pouvait pas se permettre d'être en retard a l'événement auquel elles se dirigeaient. Quelle tête de mule, pensa Corbaëlle. Mais elle ne pouvait pas lui désobéir, ce serait trahison. Après tout, elle était sa cavalière. Quelques heures plus tard (elle ne saurait dire combien, 2? 12? peut-être 24?) une ombre s'approchait entre la neige. Elle se mit en position de défense, et lorsque l'intrus n'était qu'a quelques mètres d'elles, elle rugit. L'intrus, s’arrêta, puis repris sa marche toujours vers elle quelques instants plus tard. Corbaëlle planta la tête devant l'intrus et lui rugit dans toute sa face. L'intrus murmura quelques mots, puis continua d'avancer, tout droit sur la passagère de Corbaëlle. Lorsque Corbaëlle allait se jeter sur l'intrus pour le dévorer, puisqu'il n'avait pas voulu faire demi tour, celui lui dit:
-Laisse moi voir, je pense que je peux sauver ton cavalier.
Corbaëlle le laissa faire non sans manifester son mécontentement par un grognement et sans arrêter de surveiller chaque mouvement de l'intrus. Quand celui-ci retira la neige qui recouvrait la passagère, Corbaëlle put voir qu'elle était mortellement blanche. Pour un moment elle crut qu'elle était morte, mais l'intrus, qui était entrain de lui prendre le pouls, confirma au dragon:
-Elle est encore vivante. Je ne sais pas comment elle n'est pas morte de froid, elle est glacée.
Corbaëlle, laissa échapper un petit grognement de joie, mais elle put voir les lèvres légèrement violacées de sa cavalière, avant que l'intrus ne retire sa cape pour l'enrouler autour d'elle et la prendre dans ses bras comme il put, car la cavalière était plus grande que lui physiquement. La dragonne le suivit et quelques instants après, il entra dans une espèce de grotte, ou un autre humain l'attendait.
-Alors cette chasse? Oulaaa... On va bien manger ce soir...
Imaginez la tête de surprise qu'il fit lorsque son compagnon sortit d'entre sa cape la jeune fille qui était la cavalière de Corbaëlle et non le délicieux souper auquel il s'attendait.
-On a faim, mais pas autant comme pour manger ça pas vrai Evran? Pas vrai?